Compte rendu du concert du Mans, le 11.12.2010.

– Je prends la bretelle direction Montléry pour rejoindre l’A10 ?
– Non surtout pas…
– …
– Euh…
– Trop tard. Merci !
– Pardon…
Voilà. Ça a commencé comme ça, en gros.
Et là, ce que ne dit pas Eugény c’est la longue série de poilades à base de fausses incriminations et de fausses culpabilités (enfin j’espère ;op ) .
Remarquez, c’était la première fois que cette malédiction qui me colle à la peau s’abattait sur moi dès le début du trajet.
Non parce que d’habitude, c’est surtout au moment où j’arrive quelque part que je me perds. Et mon convoi avec moi.
Que voulez-vous, c’est un don. Et comme je suis généreuse, je le partage. On ne peut pas y échapper. Jamais. C’est obligé. C’est comme ça. C’est gravé dans la pierre. Dans le sang. Avec moi, on finit toujours par se tromper de trajet. Point. Qui m’aime me suive ! (On notera tout de même que si c’est moi qui suis, le résultat revient relativement au même ^^ Ah la toute puissance de l’inéluctable ! )
Alors voilà : 10 minutes après le départ, j’avais déjà joué ma « carte poisse ». Ça soulage, quelque part. Il ne pouvait plus rien m’arriver, à moi. Youpi !
Arrivés sur place, chez Charlaine, on a de la marge avant le concert. On déballe les instruments, on s’étale, on se met en condition, on répète. Il est 17h… 17h ?! Mais on vient d’arriver !!! OK on se donne jusqu’à 18h pour… Mais il est déjà 18h !
Allez hop hop hop : les filles vont se changer et se coiffer !
Pendant que Charlaine se fait faire un chignon express, Fanny se roule sur le lit avec Denyse, autrement surnommée « la trottinette à son papa » (je n’invente rien !!!) et fait des bruits étranges.
Denyse est une chatte. Fanny est un être humain.
*Ahem* ma réputation est fichue, ayé… merci Eugény
Pour trouver un terrain de compréhension commun il s’agit apparemment de faire tout un tas de gloussements suraigus, de se faire des gratouilles, d’adopter des postures grotesques, mais tout ça un peu en cachette parce que c’est quand même particulier, au final…
Charlaine est apprêtée. Elle pousse un couinement de satisfaction devant le miroir. À la suivante ! Fanny dégaine les cornes et se transforme en Faunesse Mécanique. On lui tresse les cheveux, les monte en chignon, lui réserve des mèches qui passeront « par là », et « par là », mais « plutôt comme ça »…
« Voilà, c’est bien. Mais non, elle ne te fait pas mal l’épingle plantée comme ça. Mais puisque je te dis que non. »
Pour compléter l’ensemble, on intercale tout un tas de plantes et d’objets divers et variés dans des emplacements appropriés. Et on regarde tout ça dans un miroir.
« Ok, la plume de dindon ça fait too much? On enlève ! Sinon c’est pas mal »
Bon, à mon tour. Là, c’est drôle, mais pas trop, parce qu’il s’agit de ne pas traîner non plus… Et pour tout avouer… Je ne me suis jamais entraînée sur moi pour le montage de la coiffure.
OK, on souffle. Feeling. Fluide artistique. Confiance. Tout ça tout ça. Lalilala. 150 pinces à chignon, 10 clips, 2 postiches et une bonne dizaine d’accessoires plus tard, je sens que le résultat tient la route. Et pour cause, il est comme fixé directement sur mon cuir chevelu. Je souffre déjà. Je prend un cachet pour la migraine. Au moins, ça ne risque pas de tomber pendant le concert, qui est dans 2 heures…
Pendant que Charlaine et Fanny partent devant avec la voiture chargée des instruments, nous allons prendre le bus avec Lionel et le papa de Charlaine. Et autant dire qu’une fille qui se ballade en pleine ville avec des cornes, ça interpelle la populace.
Arrivés en ville, on se retrouve tous facilement et là…
– Y a pas de lumière dans la salle.
– On est à 10 minutes du 1er concert…
– Mmmm…
Après un petit tour des environs nous revenons bredouilles au point de départ.
Il y a de la lumière.
Youpi.
Il y a des gens.
Youpi.
La chorale qui passe avant nous chante déjà.
Problème.
N’ayons l’air de rien. Déchargeons tranquillement la voiture. Sortons nos pattes de velours pour traverser la pièce sans bruit. OK. Ça ne marche pas du tout. Bien bien. On déchargera plus tard peut-être. Après tout, il n’y a pas d’urgence. Tout va plutôt…
– Mon archet !!!!!
– Quoi?
– J’ai oublié mon archet sur le meuble télé chez Charlaine !!!!
OK. Fanny a joué sa carte poisse. Plus que 2 !
Un aller retour plus tard, Fanny revient. Avec son archet. À peine quelques minutes avant la fin du premier concert.
La salle est plus petite que ce qu’on imaginait. Et plus froide. Malgré le grand feu qui brûle dans l’âtre, le courant d’air qui s’engouffre à chaque fois que quelqu’un ouvre la porte d’entrée entretient la très faible température. Mais le cadre est très beau. Mais il fait très froid. Mais c’est très beau. Mais il fait très froid. Mais on va tous jouer ensemble. Mais…
La chorale se retire. Nous prenons le temps de nous installer et de nous changer.
Puis le concert commence. Les doigts de Charlaine se pétrifient dès les premiers morceaux. Le courant d’air lui tape directement dans le dos. Lionel, sur son petit tapis, ne semble pas souffrir du froid. Fanny si. Elle rajoute sur ses épaules un châle que j’ai prêt de moi, la plus chanceuse du lot, puisque je danse juste devant le feu.
Le concert se passe relativement bien. Les gens viennent nombreux, interpellés sans doute du dehors par la musique et les silhouettes cornues qui s’agitent au son des percussions de Lionel et de la harpe de Charlaine. Certains ne semblent pas pouvoir rentrer à cause du monde déjà en salle. Je les vois rester dehors, devant la vitrine, regarder et écouter comme ils peuvent.
Nous faisons de notre mieux avec les conditions sur place. Le manque relatif d’espace m’empêche de partir dans des enchaînements de grands mouvements. Le sol est en dalle, avec un changement de niveau. Il ne glisse pas. J’opte pour des chorégraphies minimalistes où il s’agit de bouger principalement le haut du corps.
Les instruments à cordes et à vent sont mis à mal à cause du froid. Il faut prendre du temps entre chaque morceau pour vérifier qu’ils sont toujours accordés, les tester. Le public est patient et compréhensif.
Et, je pense, sans vouloir nous lancer trop de fleurs non plus, un peu conquis par la poésie du visuel (oui oui oui, les coiffures étaient super belles et les filles dessous pas super moches non plus) et la magie du concert (aaah le clair-très obscur du début de concert aux chandelles éparses, aaaah la magie des intros de morceaux conceptuelles mais lyriques, aaaaah les rattrapages au vol… et tout ça avec quelle grâce, nom de Lui !)
Et pour une première, vraiment, j’ose dire « essai transformé » !
La preuve, on remet ça dans deux semaines… à Paris.
À l’issue du concert, nous vendons quelques CDs et surtout sommes interpellés par des gens qui souhaitent nous parler et nous poser quelques questions autour du projet. Nous échangeons avec plaisir, et prenons le temps pour chacun d’entre eux. Certains nous laissent leur mail dans l’espoir de suivre notre actualité.
Nous nous rhabillons, chargeons la voiture. Fanny part dans un premier temps avec les instruments et le père de Charlaine. Elle rentre. Décharge en partie pour revenir nous chercher dans un 2ème voyage.
Et sent que quelque chose cloche… les roues font « cloc cloc » sur le bitume, et ça sent tout d’un coup très fort le caoutchouc brûlé !
Meeeeeerde !
Et tandis que nous l’attendons en buvant un vin chaud…
<DRING DRING>
– Allô?…………… Fanny a crevé.
Comment ça Fanny a crevé ? Mais elle a déjà joué sa carte poisse !!!! OH !!!!
Ben oui, mais bon…
– Elle nous attend au parking de la Cathédrale. On se dépêche. Ça se dégonfle mais on a peut être le temps de rentrer avant d’être à plat.
Mais ce qu’on ne dévoile pas encore, c’est que…
Je sprinte, toute cornes douloureuses.
Charlaine sprinte, toute traîne relevée.
Lionel sprinte, toute doudoune à fourrure au vent.
– Je comprends pas, je la vois pas. « Allô? … T’es où ? Ben nous on est sur le parking de devant. Ah! Tu es derrière la cathédrale !!! »
Oui, voilà.
Je l’avais pourtant bien clairement dit… et là, j’ai eu l’occasion de le hurler au téléphone. Il ne faudrait tout de même pas croire que ça m’arrive souvent de hurler sur les gens, comme ça gratuitement, pour me défouler… je déteste ça, en vrai.
Mais là, il fallait faire vite.
Ah ! On devrait inventer un truc pour que les gens n’oublient aucune des bribes d’instructions en cas d’urgence… même les plus brèves, même les plus précises. Charlaine, sans le vouloir ni s’en apercevoir, a donc elle aussi joué sa carte poisse dans la précipitation… !!
Re-sprint ! Détection de la voiture. Embarquement fulgurant. Retour dans un silence religieux.
Euh… »religieux » n’est pas exactement le terme que j’aurais employé, moi, vu que dans mon corps de vierge éplorée, c’était un peu l’ « apocacalypse » et que je n’ai décoléré que le lendemain soir tard quand, rompue par la fatigue du ouikende, je me laissai aller à un sommeil agité dans les bras d’une bouillotte ours polaire… M’enfin après, de votre point de vue, je ne saurais dire !
^^
Dans le pneu, il semblerait qu’il y ait un clou. Mais pas un gentil clou. Non. Un clou genre « pieu à 3 branches ».
Non juste une branche, mais si je peux je voudrais conserver cette merveille, et éventuellement la monter en trophée pour l’exposer dans mon salon entre les deux crânes de chevreuils… pour le sport… et le souvenir
Il est minuit passé. On survit au trajet et on se gare gentiment devant chez Charlaine.
Lionel et Fanny sortent la roue de secours d’avance pour le lendemain matin.
– Euh…
– Quoi?
– Le pneu. L’autre. Je crois qu’il est à plat aussi.
Youpi tralala !!!!
Eugény, et Fanny pour la Faunesse Mécanique.
PS : La roue a été changée avec le concours du voisin de Charlaine, que nous remercions chaleureusement. L’autre pneu était juste dégonflé.
On n’a pas encore réussi à déterminer lequel d’entre nous a dégainé sa carte chance intitulée « j’ai un pneu crevé et je me gare juste devant le domicile d’un mécanicien qui va m’aider à dégripper les vis et va me sortir tout son matériel pour booster la manipulation ». Ceci dit, quand on saura, je lui offrirais bien un pot de rillettes pour cette pioche providentielle !
Des rillettes, il y a des chances qu’il puisse en manger tous les jours, résidant à deux pas du champion du monde toutes catégories de la Rillette Mancelle, mais une bouteille de vin ou un pâté de Pépé, ou lui rouler une grosse pelle, ou encore mieux, ma gratitude éternelle, je sais pas mais le cœur y est, c’est sûr !
Voilààà.
Ciel, mon archet !
Compte rendu du concert du Mans, le 11.12.2010.
– Je prends la bretelle direction Montléry pour rejoindre l’A10 ?
– Non surtout pas…
– …
– Euh…
– Trop tard. Merci !
– Pardon…
Voilà. Ça a commencé comme ça, en gros.
Et là, ce que ne dit pas Eugény c’est la longue série de poilades à base de fausses incriminations et de fausses culpabilités (enfin j’espère ;op ) .
Remarquez, c’était la première fois que cette malédiction qui me colle à la peau s’abattait sur moi dès le début du trajet.
Non parce que d’habitude, c’est surtout au moment où j’arrive quelque part que je me perds. Et mon convoi avec moi.
Que voulez-vous, c’est un don. Et comme je suis généreuse, je le partage. On ne peut pas y échapper. Jamais. C’est obligé. C’est comme ça. C’est gravé dans la pierre. Dans le sang. Avec moi, on finit toujours par se tromper de trajet. Point. Qui m’aime me suive ! (On notera tout de même que si c’est moi qui suis, le résultat revient relativement au même ^^ Ah la toute puissance de l’inéluctable ! )
Alors voilà : 10 minutes après le départ, j’avais déjà joué ma « carte poisse ». Ça soulage, quelque part. Il ne pouvait plus rien m’arriver, à moi. Youpi !
Arrivés sur place, chez Charlaine, on a de la marge avant le concert. On déballe les instruments, on s’étale, on se met en condition, on répète. Il est 17h… 17h ?! Mais on vient d’arriver !!! OK on se donne jusqu’à 18h pour… Mais il est déjà 18h !
Allez hop hop hop : les filles vont se changer et se coiffer !
Pendant que Charlaine se fait faire un chignon express, Fanny se roule sur le lit avec Denyse, autrement surnommée « la trottinette à son papa » (je n’invente rien !!!) et fait des bruits étranges.
Denyse est une chatte. Fanny est un être humain.
*Ahem* ma réputation est fichue, ayé… merci Eugény
Pour trouver un terrain de compréhension commun il s’agit apparemment de faire tout un tas de gloussements suraigus, de se faire des gratouilles, d’adopter des postures grotesques, mais tout ça un peu en cachette parce que c’est quand même particulier, au final…
Charlaine est apprêtée. Elle pousse un couinement de satisfaction devant le miroir. À la suivante ! Fanny dégaine les cornes et se transforme en Faunesse Mécanique. On lui tresse les cheveux, les monte en chignon, lui réserve des mèches qui passeront « par là », et « par là », mais « plutôt comme ça »…
« Voilà, c’est bien. Mais non, elle ne te fait pas mal l’épingle plantée comme ça. Mais puisque je te dis que non. »
Pour compléter l’ensemble, on intercale tout un tas de plantes et d’objets divers et variés dans des emplacements appropriés. Et on regarde tout ça dans un miroir.
« Ok, la plume de dindon ça fait too much? On enlève ! Sinon c’est pas mal »
Bon, à mon tour. Là, c’est drôle, mais pas trop, parce qu’il s’agit de ne pas traîner non plus… Et pour tout avouer… Je ne me suis jamais entraînée sur moi pour le montage de la coiffure.
OK, on souffle. Feeling. Fluide artistique. Confiance. Tout ça tout ça. Lalilala. 150 pinces à chignon, 10 clips, 2 postiches et une bonne dizaine d’accessoires plus tard, je sens que le résultat tient la route. Et pour cause, il est comme fixé directement sur mon cuir chevelu. Je souffre déjà. Je prend un cachet pour la migraine. Au moins, ça ne risque pas de tomber pendant le concert, qui est dans 2 heures…
Pendant que Charlaine et Fanny partent devant avec la voiture chargée des instruments, nous allons prendre le bus avec Lionel et le papa de Charlaine. Et autant dire qu’une fille qui se ballade en pleine ville avec des cornes, ça interpelle la populace.
Arrivés en ville, on se retrouve tous facilement et là…
– Y a pas de lumière dans la salle.
– On est à 10 minutes du 1er concert…
– Mmmm…
Après un petit tour des environs nous revenons bredouilles au point de départ.
Il y a de la lumière.
Youpi.
Il y a des gens.
Youpi.
La chorale qui passe avant nous chante déjà.
Problème.
N’ayons l’air de rien. Déchargeons tranquillement la voiture. Sortons nos pattes de velours pour traverser la pièce sans bruit. OK. Ça ne marche pas du tout. Bien bien. On déchargera plus tard peut-être. Après tout, il n’y a pas d’urgence. Tout va plutôt…
– Mon archet !!!!!
– Quoi?
– J’ai oublié mon archet sur le meuble télé chez Charlaine !!!!
OK. Fanny a joué sa carte poisse. Plus que 2 !
Un aller retour plus tard, Fanny revient. Avec son archet. À peine quelques minutes avant la fin du premier concert.
La salle est plus petite que ce qu’on imaginait. Et plus froide. Malgré le grand feu qui brûle dans l’âtre, le courant d’air qui s’engouffre à chaque fois que quelqu’un ouvre la porte d’entrée entretient la très faible température. Mais le cadre est très beau. Mais il fait très froid. Mais c’est très beau. Mais il fait très froid. Mais on va tous jouer ensemble. Mais…
La chorale se retire. Nous prenons le temps de nous installer et de nous changer.
Puis le concert commence. Les doigts de Charlaine se pétrifient dès les premiers morceaux. Le courant d’air lui tape directement dans le dos. Lionel, sur son petit tapis, ne semble pas souffrir du froid. Fanny si. Elle rajoute sur ses épaules un châle que j’ai prêt de moi, la plus chanceuse du lot, puisque je danse juste devant le feu.
Le concert se passe relativement bien. Les gens viennent nombreux, interpellés sans doute du dehors par la musique et les silhouettes cornues qui s’agitent au son des percussions de Lionel et de la harpe de Charlaine. Certains ne semblent pas pouvoir rentrer à cause du monde déjà en salle. Je les vois rester dehors, devant la vitrine, regarder et écouter comme ils peuvent.
Nous faisons de notre mieux avec les conditions sur place. Le manque relatif d’espace m’empêche de partir dans des enchaînements de grands mouvements. Le sol est en dalle, avec un changement de niveau. Il ne glisse pas. J’opte pour des chorégraphies minimalistes où il s’agit de bouger principalement le haut du corps.
Les instruments à cordes et à vent sont mis à mal à cause du froid. Il faut prendre du temps entre chaque morceau pour vérifier qu’ils sont toujours accordés, les tester. Le public est patient et compréhensif.
Et, je pense, sans vouloir nous lancer trop de fleurs non plus, un peu conquis par la poésie du visuel (oui oui oui, les coiffures étaient super belles et les filles dessous pas super moches non plus) et la magie du concert (aaah le clair-très obscur du début de concert aux chandelles éparses, aaaah la magie des intros de morceaux conceptuelles mais lyriques, aaaaah les rattrapages au vol… et tout ça avec quelle grâce, nom de Lui !)
Et pour une première, vraiment, j’ose dire « essai transformé » !
La preuve, on remet ça dans deux semaines… à Paris.
À l’issue du concert, nous vendons quelques CDs et surtout sommes interpellés par des gens qui souhaitent nous parler et nous poser quelques questions autour du projet. Nous échangeons avec plaisir, et prenons le temps pour chacun d’entre eux. Certains nous laissent leur mail dans l’espoir de suivre notre actualité.
Nous nous rhabillons, chargeons la voiture. Fanny part dans un premier temps avec les instruments et le père de Charlaine. Elle rentre. Décharge en partie pour revenir nous chercher dans un 2ème voyage.
Et sent que quelque chose cloche… les roues font « cloc cloc » sur le bitume, et ça sent tout d’un coup très fort le caoutchouc brûlé !
Meeeeeerde !
Et tandis que nous l’attendons en buvant un vin chaud…
<DRING DRING>
– Allô?…………… Fanny a crevé.
Comment ça Fanny a crevé ? Mais elle a déjà joué sa carte poisse !!!! OH !!!!
Ben oui, mais bon…
– Elle nous attend au parking de la Cathédrale. On se dépêche. Ça se dégonfle mais on a peut être le temps de rentrer avant d’être à plat.
Mais ce qu’on ne dévoile pas encore, c’est que…
Je sprinte, toute cornes douloureuses.
Charlaine sprinte, toute traîne relevée.
Lionel sprinte, toute doudoune à fourrure au vent.
– Je comprends pas, je la vois pas. « Allô? … T’es où ? Ben nous on est sur le parking de devant. Ah! Tu es derrière la cathédrale !!! »
Oui, voilà.
Je l’avais pourtant bien clairement dit… et là, j’ai eu l’occasion de le hurler au téléphone. Il ne faudrait tout de même pas croire que ça m’arrive souvent de hurler sur les gens, comme ça gratuitement, pour me défouler… je déteste ça, en vrai.
Mais là, il fallait faire vite.
Ah ! On devrait inventer un truc pour que les gens n’oublient aucune des bribes d’instructions en cas d’urgence… même les plus brèves, même les plus précises. Charlaine, sans le vouloir ni s’en apercevoir, a donc elle aussi joué sa carte poisse dans la précipitation… !!
Re-sprint ! Détection de la voiture. Embarquement fulgurant. Retour dans un silence religieux.
Euh… »religieux » n’est pas exactement le terme que j’aurais employé, moi, vu que dans mon corps de vierge éplorée, c’était un peu l’ « apocacalypse » et que je n’ai décoléré que le lendemain soir tard quand, rompue par la fatigue du ouikende, je me laissai aller à un sommeil agité dans les bras d’une bouillotte ours polaire… M’enfin après, de votre point de vue, je ne saurais dire !
^^
Dans le pneu, il semblerait qu’il y ait un clou. Mais pas un gentil clou. Non. Un clou genre « pieu à 3 branches ».
Non juste une branche, mais si je peux je voudrais conserver cette merveille, et éventuellement la monter en trophée pour l’exposer dans mon salon entre les deux crânes de chevreuils… pour le sport… et le souvenir
Il est minuit passé. On survit au trajet et on se gare gentiment devant chez Charlaine.
Lionel et Fanny sortent la roue de secours d’avance pour le lendemain matin.
– Euh…
– Quoi?
– Le pneu. L’autre. Je crois qu’il est à plat aussi.
Youpi tralala !!!!
Eugény, et Fanny pour la Faunesse Mécanique.
PS : La roue a été changée avec le concours du voisin de Charlaine, que nous remercions chaleureusement. L’autre pneu était juste dégonflé.
On n’a pas encore réussi à déterminer lequel d’entre nous a dégainé sa carte chance intitulée « j’ai un pneu crevé et je me gare juste devant le domicile d’un mécanicien qui va m’aider à dégripper les vis et va me sortir tout son matériel pour booster la manipulation ». Ceci dit, quand on saura, je lui offrirais bien un pot de rillettes pour cette pioche providentielle !
Des rillettes, il y a des chances qu’il puisse en manger tous les jours, résidant à deux pas du champion du monde toutes catégories de la Rillette Mancelle, mais une bouteille de vin ou un pâté de Pépé, ou lui rouler une grosse pelle, ou encore mieux, ma gratitude éternelle, je sais pas mais le cœur y est, c’est sûr !
Voilààà.
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